Origine du Père Noël Vert : impact de Coca Cola sur le mythe festif
Le Père Noël, figure emblématique des festivités de fin d’année, n’a pas toujours revêtu sa célèbre tenue rouge. Avant les années 1930, il était représenté de diverses manières, parfois même en vert, la couleur traditionnelle de l’hiver. Une campagne publicitaire de Coca-Cola, lancée en 1931, allait durablement influencer l’imaginaire collectif. L’artiste Haddon Sundblom a conçu pour la marque une série d’images du Père Noël avec une robe rouge, blanche et noire, qui rappelle les couleurs de la célèbre boisson gazeuse. Cette vision a été si populaire qu’elle a façonné l’image moderne du Père Noël à travers le monde.
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De Saint-Nicolas à Santa Claus : les origines du Père Noël
Au cœur de l’hiver, la figure du Père Noël se dresse comme un pilier des célébrations de fin d’année. Mais connaissez-vous son ascendance? Son origine remonte à la légende de Saint-Nicolas, évêque de Myre, dont la générosité et les miracles ont traversé les siècles. Protecteur des enfants et des marins, il devient le protagoniste d’un folklore qui s’étend bien au-delà de ses racines orientales. La légende de Saint-Nicolas, portée notamment par le chevalier Aubert de Varangéville qui ramena une relique du saint en Lorraine, s’ancre dans les traditions européennes.
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Ce n’est qu’à l’aube du XIXe siècle que Saint-Nicolas traverse l’Atlantique pour se muer en Santa Claus dans le creuset des cultures américaines. Il y acquiert des traits plus familiers, un panache plus commercial et une silhouette plus rondelette. Clement Clarke Moore, avec son poème ‘A Visit from St. Nicholas’, et Thomas Nast, illustrateur de génie, contribuent à forger l’image de ce bienfaiteur nocturne. Leurs œuvres propulsent Santa Claus au rang d’icône populaire, délaissant peu à peu ses habits ecclésiastiques pour une tenue plus civile.
Dans cette métamorphose, le Père Noël emprunte aussi à des traditions païennes, notamment à la figure d’Odin, divinité nordique. Le parallèle est saisissant entre la chevauchée d’Odin lors du solstice d’hiver et la tournée nocturne du Père Noël ; entre son bonnet à large bord et la houppelande écarlate du dispensateur de cadeaux. Ces emprunts synchrétiques tissent une toile de fond riche et complexe qui enveloppe le personnage d’une aura mythique.
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Au fil des siècles, le Père Noël s’émancipe de son prédécesseur pour devenir une entité à part entière, une figure de la joie et de la générosité universelle. La commercialisation n’épargne pas ce symbole, et la marque Coca-Cola s’empare de son image dans les années 1930. Haddon Sundblom, artiste attitré de la firme, va alors immortaliser Santa Claus dans son habit rouge bordé de blanc, resplendissant aux côtés de la boisson pétillante. Cette représentation s’inscrit dans l’imaginaire collectif, éclipsant presque entièrement le Père Noël vert des origines.
La campagne de Coca-Cola et la naissance du Père Noël rouge
Dans les années 1930, la marque Coca-Cola décide de s’approprier la figure du Père Noël pour sa campagne publicitaire hivernale. L’objectif est clair : associer la boisson gazeuse à l’esprit de convivialité et de partage inhérent à la période des fêtes. Haddon Sundblom, illustrateur talentueux, est alors mandaté pour donner vie à cette vision. Son interprétation du Père Noël en rouge et blanc, couleurs emblématiques de la marque, s’inscrit rapidement dans l’imaginaire collectif. Sundblom insuffle à la figure une jovialité contagieuse, un air bonhomme et une stature rassurante, loin de la maigreur parfois attribuée à Saint-Nicolas.
L’impact de cette campagne sur la perception publique du Père Noël est immédiat. La représentation de Sundblom, largement diffusée, devient la référence, éclipsant les variations antérieures de la tenue du personnage. Les publicités Coca-Cola mettent en scène un Père Noël intégré dans des scènes de vie familiale, renforçant le lien entre la consommation de la boisson et le bonheur familial. La campagne réussit ce tour de force marketing : transformer une figure folklorique en ambassadeur universel d’une marque commerciale.
L’association entre Coca-Cola et le Père Noël n’est pas le fruit du hasard. L’entreprise s’appuie sur une tradition déjà existante, celle d’un Père Noël vêtu de rouge, et l’amplifie grâce à son immense réseau de distribution et sa puissance publicitaire. Le succès est tel que, même aujourd’hui, la vision de Sundblom reste prépondérante lorsque l’on évoque le Père Noël, démontrant ainsi la capacité d’une campagne publicitaire à influencer, voire à redéfinir, un mythe populaire.
Mythe versus marketing : l’impact de Coca-Cola sur la légende
Considérez l’évolution du mythe du Père Noël : de l’ascétique Saint-Nicolas, évêque de Myre, à la personnification chaleureuse de Santa Claus. Historiquement, Saint-Nicolas, dont on célèbre la générosité envers les enfants, fut la source d’inspiration première de notre Père Noël contemporain. L’influence des récits autour d’Odin, divinité nordique, et le chevalier Aubert de Varangéville, qui rapporta une relique de Saint-Nicolas en Lorraine, ont conjointement tissé le fil rouge de cette légende transmise à travers les siècles.
La marque Coca-Cola, par sa campagne publicitaire des années 1930, n’a pas inventé le Père Noël rouge, mais a indéniablement magnifié cette image. Haddon Sundblom, en façonnant l’icône pour la firme, s’est appuyé sur des représentations antérieures, mais son œuvre a tellement marqué les esprits que sa version est devenue dominante. La campagne de Coca-Cola a amplifié une tradition préexistante, la transportant dans une nouvelle dimension où marque et mythe se confondent.
Nadine Cretin, historienne des fêtes et des traditions, souligne que le phénomène Coca-Cola a cristallisé la transformation du Père Noël en vecteur de consommation. Le débat persiste : la légende du Père Noël est-elle désormais indissociable de l’image véhiculée par le marketing de Coca-Cola ? Le Père Noël, figure emblématique des célébrations de fin d’année, a subi une mutation significative sous l’effet de cette entreprise, illustrant la puissance de la publicité dans la reconfiguration des traditions populaires.
Le Père Noël vert : réalité historique ou invention moderne ?
La figure du Père Noël moderne, bien avant d’être associée aux couleurs rouge et blanc de Coca-Cola, arborait parfois le vert. Cette teinte, évoquant le sapin et l’éternelle végétation, fut l’une des couleurs originales du costume de ce personnage folklorique. Les illustrations du XIXe siècle montrent un Père Noël vêtu de diverses couleurs, y compris le vert, signe de renouveau et de vie.
Thomas Nast, fameux illustrateur américain, contribua significativement à l’image du Père Noël avec ses dessins publiés dans le journal Harper’s Weekly. Si Nast est souvent cité pour avoir donné au Père Noël sa forme corpulente et sa jovialité, il l’a aussi paré de vert dans certaines de ses représentations. Cette variabilité chromatique témoigne de la fluidité du mythe avant son ancrage dans l’imaginaire collectif.
Le poème de Clement Clarke Moore, ‘A Visit from St. Nicholas’, plus connu sous le nom de ‘The Night Before Christmas’, a aussi façonné l’image du Père Noël. Bien que le texte ne détaille pas explicitement la couleur de son habit, il attribue à ce dernier des attributs désormais canoniques tels que la hotte remplie de jouets et les rennes. Le rôle de Moore dans la mythification du personnage est donc central, bien que la représentation chromatique demeure ouverte à l’interprétation.
Peut-on dès lors parler d’une réalité historique ? La variété des habits du Père Noël, incluant le vert, fait partie de son évolution iconographique. Si l’imaginaire collectif a fixé l’image rouge et blanche suite à la campagne de Coca-Cola, le vert n’en demeure pas moins une couleur authentiquement liée au personnage, bien que moins prégnante dans la culture populaire actuelle.